Le choix de l’éditeur universitaire est extrêmement important puisqu’il entraîne avec lui des conséquences directes pour votre carrière universitaire. Qu’il s’agisse d’un article de revue ou d’un (chapitre de) livre, cet article vous aide à choisir avec discernement l’éditeur parfait en considérant quatre critères techniques. Ceux-ci sont complétés par trois critères qualitatifs dans cet autre article.
L’éditeur scientifique doit proposer des versions digitales et en accès libre (open access)
Par nature, la portée de la recherche académique est internationale. Les publications doivent donc être accessibles en version digitale, à la vente, ou gratuitement (accès libre ou open access). Ne pas disposer de version digitale de votre publication revient à se mettre à la merci du bon vouloir des bibliothèques, qui ont de moins en moins de place.
Les versions digitales les plus courantes sont les suivantes : e-PDF, e-Pub, Mobi. Ces formats permettent au contenu d’être consulté sur Kobo, Kindle, ordinateur, smartphone, etc. Ils sont de plus adaptés aux lecteurs handicapés.
Quant à l’accès libre, qui devient une obligation dans bon nombre de pays européens, il s’agit d’une forme de publication particulière au monde académique, qui permet de vendre le livre ou la revue physique et d’offrir le livre ou la revue digitale gratuitement aux lecteurs. Placer votre publication sur le dépôt institutionnel de votre université n’est pas de l’accès libre.
Pour vérifier si l’éditeur a une politique solide d’accès libre, vous pouvez vérifier sur DOAB.
Profitez-en pour regarder tous les livres de votre discipline qui sont en accès libre, au téléchargement immédiat et gratuit.
Les efforts de promotion de l’éditeur universitaire
Vous l’aurez sans doute remarqué, les livres et revues académiques ne bénéficient pas des efforts de promotion que l’on peut voir pour les ouvrages grand public, pour lesquels les éditeurs déploient de grands moyens car le retour sur investissement est énorme.
Dans le monde universitaire, la promotion des livres et des revues fait également une différence pour les auteurs, à une autre échelle. Trois actions vous permettront de vous en rendre compte :
- examiner les réseaux sociaux de l’éditeur : que s’y passe-t-il ? Combien d’abonnés sont-ils présents ? Y a-t-il du mouvement et de l’engagement (commentaires, likes…) ?
- demander à l’éditeur quelles sont les actions mises en place pour promouvoir le livre/la revue
- demander ce que vous pouvez faire pour promouvoir votre livre/article.
Les éditeurs professionnels ont des réponses à ces questions : à vous de décider ensuite si cela vous semble suffisant et/ou adapté.
Le réseau de distribution de l'éditeur académique
Les éditeurs académiques ne travaillent normalement pas en direct ; c’est-à-dire qu’ils ne se déplacent pas dans toutes les librairies du monde entier pour y placer leurs livres. Ils travaillent avec des intermédiaires, les distributeurs de livres, qui se chargent de distribuer les publications là où elles sont demandées.
Si un éditeur universitaire n’a pas de distributeur, c’est très mauvais signe pour la visibilité et la portée de votre publication.
Comment le vérifier ? Le réseau de distribution de l’éditeur est inscrit sur son site web ; vous pouvez également constater la présence des publications sur Amazon, dans les grandes librairies de type la FNAC, et demander à votre libraire s’il peut commander les livres de cet éditeur.
Le temps de publication de l'éditeur universitaire
La plainte n° 1 des chercheurs concernant les éditeurs universitaires désigne le temps pris pour parvenir à publier le texte.
Par exemple, j’ai donné une présentation en 2012 lors d’un congrès. Elle a été publiée comme chapitre de livre en… 2017, soit deux ans après ma défense de thèse. Autant dire que cet article n’a rien apporté à mon CV académique. Ce genre de timing pose un problème pour les jeunes chercheurs qui ont besoin d’ajouter ces publications à leur CV, mais également un problème d’actualité des données : le lecteur pense lire un article à jour, quand en réalité les données datent de plusieurs mois, voire années.
Un éditeur ne pourra pas vous garantir un temps de publication, car trop de facteurs externes entrent en jeu : possibles problèmes techniques, et surtout la période de peer review qui dépend de tierces personnes. Mais il devrait a minima vous promettre un temps de publication rapide : 1 an est pour moi un maximum à ne pas dépasser.
Un contrat de publication à vérifier ?
Vous avez reçu un contrat de publication, ou une offre, de la part d’un éditeur et vous ne savez pas si elle vous est favorable ?
J’ai également une série de vidéos sur la question.
