Ces trois critères qualitatifs complètent les quatre critères techniques à prendre en compte pour choisir votre éditeur universitaire avec discernement. Choisir sa maison d’édition est en effet peut-être le choix le plus important que l’on ait à réaliser en tant que chercheur, car sur les maisons d’édition reposent notre visibilité et notre crédibilité.
La réputation de la maison d’édition
Au risque de vous décevoir, la réputation est un critère relativement peu fiable. La réputation d’une maison d’édition peut varier selon la discipline ; elle met des années à s’établir ; et la mauvaise réputation mettant des années à se rétablir, elle ne fait pas toujours justice au travail actuel de la maison d’édition, qui pâtit de mauvaises expériences passées.
Plutôt que la réputation, il s’agit de s’assurer que l’éditeur fait son travail d’éditeur et surtout son travail d’éditeur académique :
- ses livres sont-ils référencés sur les bons index ?
- L’éditeur est-il valorisé par votre système national de recherche (variable selon les pays !) ?
- L’éditeur organise-t-il bien un peer review qui correspond aux pratiques de votre discipline ?
La qualité de l'édition et de l'accompagnement
Au moment de choisir une maison d’édition scientifique, le premier réflexe devrait être de visiter de fond en comble le site de l’éditeur pour vous assurer que :
- votre livre tombe bien dans les lignes de travail de l’éditeur – vous n’imaginez pas combien de propositions de manuscrits j’ai reçues pour des romans alors que la maison publiait uniquement des livres académiques ;
- vous aimez bien les couvertures et l’intérieur des livres (pour le voir, cherchez les livres en accès libre ou visitez votre bibliothèque universitaire) ;
- vous avez une idée du genre d’accompagnement que vous recevrez comme auteur.
L’accompagnement éditorial est essentiel pour votre expérience comme auteur : posez vos questions en amont pour savoir à quoi vous attendre et surtout vérifier que cela correspond à vos besoins et à vos souhaits.
Comme les maisons d’édition demandent l’exclusivité le temps d’examiner votre projet (mais certaines prennent des mois), autant choisir votre préférée dès le départ puisque vous n’êtes pas censé proposer votre projet à plusieurs maisons en même temps.
Les subsides ou le financement
Si la maison d’édition académique ne demande pas de subsides, j’entrevois deux cas de figure. Dans le premier cas, vous êtes tombé sur un éditeur « prédateur », ce que vous pouvez vérifier facilement en demandant directement tous les points ci-dessus : vous n’aurez pas de réponse correcte ; et il n’y a pas de peer review.
Dans le deuxième cas, vous êtes bien chez un éditeur connu et sérieux :
- soit l’éditeur pressent que votre livre va vendre beaucoup d’exemplaires (mais alors, ne vaudrait-il pas mieux adapter votre propos, le vulgariser et vous tourner vers l’édition grand public ?),
- soit votre livre est bien académique et ultra-spécialisé et l’éditeur le vendra à 150 ou 200 EUR pour compenser les faibles ventes qui sont normales dans ce milieu.
En d’autres termes : les subsides sont une façon de faire baisser le prix de vente pour le rendre plus abordable. Si vous bénéficiez de fonds suffisants, utilisez-les pour de l’accès libre.
Un contrat de publication à vérifier ?
Vous avez reçu un contrat de publication, ou une offre, de la part d’un éditeur et vous ne savez pas si elle vous est favorable ?
J’ai également une série de vidéos sur la question.