Niveaux d’impact de la recherche scientifique
Faire de la recherche, c’est bien. Visibiliser les résultats de la recherche, c’est mieux.
Je dirais même plus : c’est peut-être le plus important. Sans visibilisation des résultats, pas d’impact possible. J’entends par « visibilisation » l’action consciente et délibérée de rendre visibles ses résultats. Celle-ci peut se faire sur 3 niveaux principaux.
Académique
- au niveau facultaire ou de votre institution : vous pouvez participer à des présentations internes de projets ;
- au niveau du réseau de votre directeur de recherche et des directeurs de thèse de vos collègues ;
- au niveau international dans votre domaine très précis ;
- au niveau international dans votre discipline et/ou dans votre thématique, en écrivant sur des thèmes plus ouverts et/ou qui prêtent à un intérêt interdisciplinaire.
Choisissez avec soin les moyens de diffusion des résultats (revues et maisons d’édition) ainsi que la langue dans laquelle les écrire.
Amateur éclairé
Toute personne possédant un niveau élevé d’éducation autodidacte ou non est susceptible d’être intéressée par votre sujet et ses résultats. Nous pouvons ranger dans cette catégorie les éditeurs, les personnes intéressées par le sujet, les chercheurs d’autres disciplines, etc.
Monsieur et Madame Tout-le-Monde
Ce qu’on appelle la vulgarisation scientifique, un domaine en croissance et très important. À ce niveau, la recherche peut avoir un impact sociétal.
Importance de l’impact de la recherche scientifique
Les chercheurs ont tout à y gagner. Il s’agit d’une des rares couches de la population à apprécier réellement leur cœur de métier. Ils ont une expertise à opposer aux discours manichéens qui envahissent nos médias. Dans absolument tout le spectre des disciplines scientifiques, ils sont capables, après un travail d’adaptation, de montrer l’impact et la pertinence de leur recherche.
Bien entendu, l’impact, la dissémination, la visibilité de la recherche, tout cela fait partie de cette myriade d’enseignements « au petit bonheur la chance » propres à l’académie : si vous avez de la chance, vous saurez comment faire. Dans la majorité des cas, vous ne le savez pas, ou mal. Car cela dépend aussi de la faculté, du directeur de thèse et des collègues, de leurs connaissances, de leur ambition et de leur intérêt pour la cause.
Bien entendu, les conditions générales du système académique y sont aussi pour quelque chose : la charge administrative des académiques en poste, la pression aux financements, la charge d’enseignement qui augmente avec le nombre d’étudiants ; la précarité et la durée des contrats doctoraux, le manque de ressources, de temps, de financement, de formations sur le sujet.
Quand on cherche un peu, les occasions ne manquent pas pour exercer nos compétences de communication et les adapter à différents publics :
- Écrire dans des revues plus généralistes.
- Participer à des défis de communication minutés : « Ma thèse en 180 secondes », TED talks.
- Intervenir dans des écoles. Des associations.
- Créer des infographies, rendre nos données plus visuelles.
À la clé pour les chercheurs ? Rendre visible leur passion et participer à la chute du Mur entre l’académie et le grand public. Cela peut conduire aussi à un impact sur les politiques.
Qu’est-ce qui vous empêche d’impacter ?