Ces portraits de conférence ou de colloque sont décrits à partir de mes expériences lors de ces événements.
Dans un colloque, vous pouvez retrouver plusieurs personnages. Cet article est augmenté des idées de commentateurs de mon billet sur LinkedIn, merci à eux.
Du côté de la chaire
Le présentateur
Celui qui lit vos mérites (professeur ici, chercheur invité là-bas, bourse Y, X publications) avant votre exposé.
Le modérateur
Celui qui vous passe le petit papier fatidique annonçant la fin de votre sablier : « 5 minutes ». C’est souvent le même que le premier.
La star
Celui qui arrive en retard sans s’excuser, ne regarde pas la salle et s’embarque dans une conférence totalement improvisée pour laquelle il était invité et payé.
Le bavard
Celui qui dit au modérateur quand le temps est passé : « J’ai presque fini, oui, oui. » et deux minutes plus tard : « Il ne me reste que la conclusion » (qui fait 3 pages).
Le déstructuré
Celui qui semble avoir oublié qu’il avait une conférence à donner et se lance dans une improvisation échevelée ; ou celui qui arrive avec plusieurs dossiers sous le bras et des feuilles volantes qu’il entreprend de mettre en ordre pour retrouver « la » citation qui marquera les esprits : « Attendez, attendez, la voilà. »
L’éloquent sans fond
Celui qui a l’art de proférer de très belles et longues phrases, qui n’ont aucune substance.
Le maladroit
Celui qui, généralement assis à côté d’une bouteille d’eau qu’il aura préalablement ouverte, fait de grands gestes et arrose ses feuilles.
Le pressé
Celui qui lit ses feuilles à toute vitesse.
Du côté de la salle
Le précis
Celui qui vous fait une remarque sur la référence à laquelle il manque une ville, slide 3.
Le sans-recherche-fixe
Celui qui traîne sur le campus – connu de tous, il est de tous les colloques mais personne ne sait d’où il vient ni ce qu’il fait – et qui vous pose une question sur l’inflation alors que vous parliez de l’influence du Moyen Âge sur Balzac (disclaimer : je viens de l’inventer, je ne suis pas spécialiste de Balzac).
Le Narcisse
Celui qui vous pose une question qui en réalité est une exposition de 5-10 minutes liée à son propre travail et à qui on n’ose pas dire : « Quelle est votre question, déjà ? »
Le collègue
Celui qui vous met « discrètement » les deux pouces en l’air dès que vous avez terminé.
Le bon élève
Celui qui, installé au premier rang, boit les paroles de tous les exposants.
Le rebelle
Celui qui a décidé de ne pas applaudir.
Le pédagogue sévère
Celui qui se fait un devoir d’instruire le doctorant qui vient de faire son exposé. En l’attaquant, c’est toujours mieux, ça forge le caractère.
Le fugueur
Celui qui se lève au milieu de votre exposé.
Le bavard
Celui qui discute avec son voisin (ce peut être votre directeur de thèse, d’ailleurs, il connaît ce que vous dites par cœur).
L’aidant
Celui qui, comme chercheur confirmé ou professeur, souhaite vraiment vous aider en vous posant une question et qui, au passage, vous souffle quelques références bibliographiques.
Le passionné
Celui qui est vraiment scotché par ce que vous dites et vous remercie passionnément à la fin d’avoir soulevé ce problème important.
L’anxieux
Celui qui vous demande s’il pourra avoir accès à vos slides.
Le bosseur
Celui qui pianote sur son ordinateur et ne se rend pas compte du changement d’orateur.
Le rageux
Celui qui se croit au-dessus de tout et qui prend du plaisir à casser le travail des autres.
Le buté
Celui qui a l’air contrarié de vous voir là (ce peut être un de vos anciens profs), ne s’en cache nullement et intervient de façon péremptoire à l’énoncé d’une hypothèse, en dissimulant mal son agacement : « Je ne comprends pas. »