Le thème de la confiance en soi revient souvent dans la bouche des doctorants, comme obstacle qu’ils rencontrent au cours de leur thèse. Certains citent même le manque de confiance en eux comme leur source principale de démotivation, et cela peut mener à envisager d’abandonner la thèse.
La confiance en soi est liée au sentiment de capacité. Il s’agit avant tout d’une croyance, d’une perception de ses capacités à mener à bien une tâche (ou de ce qu’on croit que les autres perçoivent).
Dans une thèse de doctorat, je perçois deux facteurs qui expliquent que la confiance en soi est mise à mal.
Confiance en soi en doctorat quand toutes les tâches sont nouvelles
Dans le parcours doctoral, à peu près toutes les tâches sont nouvelles : la quantité d’informations, de règles et de pratiques à intégrer est phénoménale. Le mémoire de master n’est qu’un bref aperçu de ce que peut être une recherche doctorale, dont l’envergure est tout à fait différente.
Puisque toutes les tâches sont nouvelles, la capacité de les réaliser est impactée à tous les niveaux, ce qui amène ce sentiment de « ne pas y arriver ». Il est important d’intégrer quelques principes mentaux qui peuvent vous aider à surmonter ce sentiment et y voir une invitation à apprendre et approfondir.
Confiance en soi dans un milieu d’excellence
La confiance en soi en doctorat est aussi mise à mal par le milieu universitaire, obsédé – à juste titre – par l’excellence.
« Ce n’est jamais assez » et « Ce n’est jamais assez bien » sont des discours subliminaux qu’on intègre petit à petit quand on travaille à l’université. Pas que, bien sûr, mais particulièrement dans ce milieu dont la raison d’être est de repousser les limites de la connaissance par l’excellence.
Il y a toujours une référence bibliographique qui vient de sortir et qu’il faudrait lire, intégrer et ajouter.
Il y a toujours une formation qu’on pourrait ajouter pour se sentir plus compétent.
Il y a toujours une langue qu’on pourrait mieux maîtriser.
Il y a toujours un collègue qui a l’air de tout réussir.
Il y a toujours mieux.
Il y a surtout toujours des règles tacites qu’on devrait connaître. Par exemple, pour faire carrière à l’université, le doctorat, « ce n’est pas assez » :
- il faut un post-doctorat (si possible plusieurs) ;
- il faut des séjours à l’étranger ; dans son propre pays, « ce n’est pas assez », il vaut mieux aller aux États-Unis (même si le sujet n’a rien à voir avec les États-Unis) ;
- il faut des publications, et si vous n’avez pas publié votre thèse, « ce n’est pas assez » ;
- il faut publier dans telle et telle maison d’édition, sinon « ce n’est pas assez bien ».
Le risque de la perte de confiance en soi en doctorat
Le risque majeur de cette façon de penser ? La transformation de « ce n’est jamais assez » en « tu n’es jamais assez », un glissement très facile et très destructeur. La course au « plus » est alors enclenchée, avec pour conséquence de « n’être jamais » (tout simplement, sans complément ni attribut), et de postposer sans cesse le moment où on va réaliser quelque chose (ses objectifs, ses désirs, ses rêves).
La solution ? En voici une, sous forme d’exemple. Mon collègue était à la fin de sa thèse (rédaction presque terminée). Son auteur venait de publier deux nouveaux romans (c’est l’inconvénient de travailler en littérature contemporaine avec des auteurs vivants) et son directeur de thèse lui a proposé d’intégrer une analyse de ces romans dans sa thèse.
Mon collègue en fin de thèse a dit : « Non. » à son directeur de thèse.
Il a dit : « Non, c’est suffisant comme cela, j’ai fait mon travail, et j’ai fait du bon travail. » D’autres suivront et bâtiront sur ce qu’il a fait.
Opposer « c’est suffisant » à « ce n’est pas assez ».
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