La prise de notes à l’université et forcément durant une thèse de doctorat est une affaire délicate. Au-delà de vos préférences personnelles pour le papier, pour le digital ou pour un outil connecté, la principale difficulté de la prise de notes en thèse de doctorat est qu’il faut prendre des notes pour plusieurs années.
Prendre des notes de thèse pour plusieurs années
La durée de la thèse est variable, mais il s’agit toujours de plusieurs années et de milliers de pages de lecture. Votre prise de notes doit intégrer le facteur temps selon deux principes.
Il est important de toujours penser que le livre que vous lisez, c’est la dernière fois que vous le faites. Ne vous dites pas : « J’y reviendrai plus tard. » Cela n’arrive pas, car la liste de lectures est trop longue et le temps trop court. Quand vous mettez la main sur un livre, prenez des notes de façon à ne pas devoir y revenir.
Il est tout aussi primordial d’avoir conscience que, dans la très grande majorité des thèses, le corpus, la méthodologie, l’hypothèse de départ, bref, le projet de thèse, se modifie au fil du temps. Cela a pour conséquence de devoir prendre des notes utiles pour un futur que vous ne connaissez pas !
La prise de notes en thèse de doctorat : des notes complètes
Rappelez-vous : les notes que vous prenez doivent vous servir pour le futur, ce futur où votre thèse aura changé de direction…
Les notes doivent être complètes : tant les références que le contenu.
Elles doivent contenir les références pour faire les notes de bas de page ; et les citations complètes.
Évitez absolument d’inscrire le numéro de la page pour une citation qui vous intéresse, dans l’idée d’y revenir plus tard. Cela n’arrivera pas ! Recopiez la citation sur votre support préféré et soyez très attentif à la recopier sans erreur, ou en indiquant [sic] s’il y en a une.
Vos notes doivent refléter fidèlement et synthétiquement le contenu du texte : j’aborde les exemples à la fin de l’article.
Prendre note pendant la thèse : des notes compréhensibles
Si vous écrivez dans le train ou à la va-vite, prenez soin de vérifier si vous pourrez vous relire. Normalement, vous vous connaissez suffisamment pour savoir si vous êtes sujet à ce genre d’ennui ou pas.
Évitez le travers inverse qui vous fera perdre un temps précieux, qui consiste à recopier vos notes au propre, avec des couleurs, pour qu’elles soient parfaites. Les notes de thèse ne sont pas un outil d’étude nécessitant des moyens visuels pour vous rappeler la matière en vue d’un examen ; vous les aurez avec vous comme support pour votre réflexion, rien d’autre.
Garder une trace de tout : des notes pour la thèse systématiques
La direction future de votre thèse étant inconnue, il est important de garder une trace de tous les événements qui ponctuent votre vie de doctorant : réunions, conférences, lectures, discussions, journées d’étude, formations, etc.
Trouver son propre système de classement de notes : le traitement de vos données
Vous l’aurez compris, les notes de thèse constituent un volume gigantesque de données disparates. Le plus tôt possible, réfléchissez et testez différents systèmes pour voir ce qui vous convient le mieux et ce qui convient le mieux à votre discipline.
Exemples
J’ai personnellement fonctionné de la façon suivante.
Support principal : papier
J’ai utilisé des cahiers moyens que je numérotais simplement « Cahier de thèse 1, 2, etc. ». J’ai numéroté les pages impaires. J’ai pris mes notes dans ces cahiers de façon continue. Si quelques pages sur une lecture étaient interrompues par des notes de conférence, j’indiquais à la fin des pages de lecture « suite p. … », et au début de la suite : « début p. … ».
Technique de prise de notes : page de gauche vierge
J’écrivais uniquement sur la page de droite, la page de gauche servant à inscrire mes réflexions, remarques et questions.
Système de classement : thématique
Dans un Excel, j’ai indiqué les thématiques (par des mots-clés) de toutes les entrées des cahiers.
- D’autres exemples de support principal : fichiers Word, dossiers OneNote connectés
- D’autres exemples de technique de prise de notes : prise de notes Cornell (voir point suivant), prise de notes audio
- D’autres exemples de système de classement : mindmap, classement alphabétique
La meilleure technique de prise de notes à l’université : la méthode Cornell
Je suis tombée depuis sur la méthode Cornell. Toutes ces années sans la connaître ! Depuis 1940 ! C’est le modèle qui maintenant me convient le mieux et qui me semble le plus abouti.
Il permet :
- de s’y retrouver très rapidement en feuilletant ses notes (il suffit de lire la colonne de gauche ou la partie du bas ;
- de « forcer » le travail de réflexion en complétant, a posteriori, les colonnes de gauche et la partie du bas ;
- de s’adapter à toutes les situations : réunion, cours, formation, note de lecture… (ça m’aurait assurément bien servi pour ma thèse !)
Pour les puristes, voici les proportions approximatives pour une page A4 :
- haut : 2,5 cm de hauteur
- colonne de gauche : 6,5 cm de largeur
- colonne de droite : 15 cm de largeur
- bas : 5 cm de hauteur
Certains cahiers Oxford, que j’ai achetés par hasard, utilisent cette méthode.
